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« Mon petit frère, n'oublie pas. Sois libre !»

Stebbins Eliott

MATTHEW DADDARIO - INDÉFINI - COACH SPORTIF

Décembre 1997. Il devait être six heures et comme chaque matin depuis maintenant un an et demi, Eliott Stebbins se trouvait sur le pont du bateau qui l'avait accueilli deux ans plus tôt, fixant l'horizon pour admirer le soleil sortir de l'océan, au loin. Tout l'équipage était encore endormi et rien ne venait troubler ce calme olympien, même pas le bruit des vagues qui s'écrasaient avec douceur contre la coque du navire. La première pensée du jeune homme ce matin là fut pour son frère, Melvin. Depuis combien de temps avaient ils été séparés ? Eliott ferma un instant les yeux. Six cent sept jours. Il n’était pas rare que les marins perdent un peu la notion du temps lorsqu'ils partaient longtemps en mer mais ce n'était pas le cas d'Eliott qui, chaque jour, venait ajouter une croix au dessus de son lit à l'aide d'un petit couteau qu'il gardait toujours sur lui. Voilà six cent sept jours que sa vie avait basculé, pour de bon.

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Stebbins, ce nom de famille vous dit peut être quelque chose ? Je pense que vous connaissez tous Melvin Stebbins, ce garçon un peu maladroit qui à fait son entrée à Poudlard l'année dernière chez les Poufsouffle. Rares sont ceux qui ont connaissance du lourd passé du jeune homme et par conséquent, de l'existence de son grand frère, Eliott. Eliott était un jeune garçon de douze ans tout à fait équilibré lorsque sa famille tomba dans un horrible piège et fut séquestrée durant cinq longues années. Dès le début, les parents des deux frères leurs furent arrachés et les deux enfants devinrent rapidement esclaves du couple qui occupait l'immense manoir Quirke. Les journées étaient très éprouvantes, rythmées par des ordres perpétuels et des punitions toutes plus cruelles les unes que les autres. Bien sur, au départ, Eliott se rebellait toujours contre ses supérieurs, refusant de devenir le pantin de ces monstres qui les avaient capturés lui et son frère. Mais bien vite, au fil du temps, le brun apprit à obéir, ne supportant plus les représailles de ses actes d'insolence. Monsieur Quirke savait où appuyer pour que cela fasse mal et malgré sa très grande force mental pour un jeune adolescent de son âge, certaines punitions faisaient presque regretter à Eliott d'être en vie. Un matin de janvier 1995, soit environ cinq années après leur capture, alors que dans la nuit Eliott avait eu l'idée bien trop insensée de tenter de s'échapper de sa cellule pour aller vérifier si ses parents étaient bien en vie, il fut exécuté devant les yeux impuissants de son petit frère qu'il avait entraîné dans sa fugue, à coup d'épée de plein torse par monsieur Quirke. Oui, vous avez bien lu, Eliott fut exécuté à mort. Enfin ça, c'est ce que tout le monde à cru, jusqu'à ce jour.

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[Flash back]

Février 1995, Eliott Stebbins ouvrit lentement les yeux. La première chose qu'il vit fut ce plafond d'un blanc immaculé d'où des néons éblouissants s'en réverbaient. Ses yeux durent se refermer plusieurs fois avant qu'il ne puisse le fixer dans son intégralité. Au départ bien sur, Eliott crut être mort mais un léger bruit près de lui le fit légèrement sursauter. Prenant peu à peu conscience qu'il se trouvait dans un hôpital, les sourcils de Eliott se froncèrent, tandis qu'il leva le bras afin de se redresser. Il ne réussit pas vraiment à se mouvoir, réalisant qu'il était branché de partout. Un, deux, trois files étaient planté dans sa peau et il avait des électrodes sur le torse, visiblement reliés à ce qui semblait être un électrocardiogramme. Depuis combien de temps était-il là ? Dans ses souvenirs, le jeune homme se revoyait dans le salon de son bourreau et son frère en face qui le regardait, la peur au ventre. Et puis il y avait eu ce coup d'épée puis plus rien, le trou noir, le néant. Commençant à se sentir inconfortable, Eliott débrancha une électrode mais une alarme stridente retentit dans la pièce à ce moment là, le faisant se boucher les oreilles. Une infirmière arriva à son chevet en trombe et lui demanda de rester tranquille et ne plus toucher à rien. Bien sur, Eliott ne pouvait en rester là et lui posa des tas de questions : « Depuis combien de temps je suis ici ? », « Qui m'a amené là ? », « Où est mon frère ? ». Au départ, la jeune femme ne voulu rien dire mais devant l'agressivité et l'insistance de son patient, cracha le morceau. D'après ses dires, Eliott avait été amené dans cet hôpital de campagne un mois plus tôt par une personne qui prétendait l'avoir retrouvé inconscient le long d'une route. Cette personne n'ayant laissé aucune identité, il était donc impossible pour Eliott de savoir de qui il s'agissait. A en croire l'infirmière, le jeune homme avait été opéré deux fois afin de soigner cette plais béante en plein milieu de son torse et plongé dans le coma à coup de morphine et autres substances, afin qu'il ne souffre pas trop. Seulement, elle ne fut incapable de lui en dire d’avantage. Lui posant un formulaire à remplir sur les genoux afin qu'il décline son identité, la jeune femme changea très rapidement de sujet. Eliott lui promis de le remplir plus tard et réclama un peu de calme afin qu’elle sorte. En vérité, il n'avait pas du tout l'intention de remplir ce foutu formulaire. Il réussit à négocier d'être débranché, de pouvoir prendre une douche et d'aller faire un petit tour dans l'hôpital, prétextant l’envie de se dégourdir un peu les jambes. Tout était prétexte pour s'enfuir de cet institut et aller sauver son petit frère. N'ayant plus que ça en tête, le jeune homme prit une douche comme convenu puis trouva des vêtements neufs sur son lit, à sa plus grande surprise. D'après l'infirmière, c'était ce qu'il y avait dans son sac à dos lorsqu'il fut admis à l'hopital. Un sac à dos ? S’il y a bien une chose qu’Eliott savait, c'était qu'il avait perdu tout effet personnel depuis sa séquestration et qu'on lui avait répété bien trop de fois qu'il n'avait ''Rien''. Enfilant ses vétements rapidement, le jeune homme fouilla dans le sac qui se trouvait au pied du lit. Il semblait vide. Seulement, le jeune remarqua une légère épaisseur dans la doublure et un petit bout de papier qui en dépassait. Il le prit et le déplia doucement :

« Eliott, Eliott, A ce qu'on dit tu es en vie. Ta trahison ne m'aura pas laissé indemne et, de ta faute, ton frère non plus. Ce dernier n'aura plus aucune aide au sein de mon empire ; Quel dommage pour quelqu'un d'aussi protecteur que tu l'es. A partir de ce jour, Eliott Stebbins, plus jamais tu ne t'approcheras de Melvin. Tu ne voudrais pas qu'il encourt de nombreux risques auxquels il pourrait échapper si tu te tiens à l'écart ? Disparais ou je peux te l'assurer, c'est ton frère qui disparaîtra... Et pour de bon. Caleb Quirke.»

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Sentant son rythme cardiaque accélérer, Eliott rangea la lettre avec rage dans le sac à dos puis mit ce dernier sur ses épaules. Il était à présent inutile de se demander qui l'avait amené ici et qui l'obligeait, par la même occasion à y rester. Cinq ans de captivité, c'était déjà bien trop pour le jeune homme qui n'en supporterait pas une de plus. Il enfila ses chaussures et cacha le formulaire vierge sous ses couvertures afin de gagner du temps. Au moment de sortir de sa chambre, le jeune homme fit un léger sourire à l'infirmière en lui indiquant qu'il avait rempli le questionnaire et qu'il partait juste se chercher quelque chose à manger à la cafétéria. Ni une, ni deux, le jeune homme de dix sept ans se retrouva à l'extérieur et se mit à courir le plus vite qu'il pu afin de s’éloigner de l’hôpital. Avant d’en partir, il avait bien fait attention à lire l'adresse de l'hôpital lorsque l'infirmière lui avait présenté le questionnaire. Il ne savait pas du tout où il était par apport au manoir Quirke. Que devait-il faire ? La seule chose qu'il savait, c'était que le manoir se trouvait en Ecosse et que l'adresse de cet hôpital indiquait la ville de Dundee. Il n'avait pas changé de pays, c'était déjà ça. Désespéré, le jeune homme marcha, traversant parfois des forêt afin de boire aux rivières et manger les quelques fruits qui se faisaient rare en cette saison hivernale. Il était en proie au doute et ne savait pas quoi faire, comme paralysé par la peur. Ce n'est qu'au bout de trois jours qu’Eliott arriva dans un port, complètement épuisé par son périple. S'asseyant sur le bord d'un petit muret, un groupe de marins qui avaient amarré dans cette petite ville côtière l'abordèrent en voyant son piteuse état et lui proposèrent de partager un repas. Même si à l'accoutumé, Stebbins n'aimait pas attiser la pitié, il fut raisonnable et accepta de se nourrir, ayant l'impression de ne pas avoir mangé depuis des années. Sympathisant avec l'un des matelots, ce fut au moment où ce dernier lui demanda d'où il venait qu’Eliott comprit ce qu'il devait faire. D'où venait-il ? Qui était-il ? Il n'en savait rien, il n’avait plus envie de se poser la question. Il se souvenait de tous ses souvenirs heureux lorsqu'il était enfants mais avait l'impression que sa vie avait pris fin depuis des années déjà. Il avait perdu sa famille, n'ayant plus aucun espoir de réussir à sauver Melvin. La lettre était formelle : La moindre tentative et s'en était terminé pour son petit frère. Songeant à lui, Eliott sentit son cœur se serrer d'avantage. Il avait frôlé la mort à cause de son inconscience une fois, l'aîné ne pouvait pas prendre le risque de recommencer. Alors, sans hésiter une seconde de plus, Eliott répondit :

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- Je ne sais pas d'où je viens, ni qui je suis. Mais je suis sûr que je pourrai devenir quelqu'un, si vous m'en donnez la chance.

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Et ce fut donc depuis ce jour, qu'Eliott entra dans la marine et quitta définitivement son ancienne vie.

[Fin du flash back]

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Complètement perdu dans ses pensées, Eliott ne sentit pas son ami arriver dans son dos et lui taper sur l'épaule :

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- Alors Eli, on regarde le paysage ? On doit tous être sur le pont dans une demi-heure ! On ne devrait pas tarder avant d'arriver à Edimbourg !

 

L'Ecosse. C'était le dernier espoir d'Eliott pour retrouver son frère. Voilà deux ans qu'il n'avait plus de nouvelles mais au fond de lui, le jeune homme savait qu'il était encore en vie et il n’arrivait pas à s’imaginer vivre sans lui. Il avait essayé bien sur mais en vain. Leurs deux âles étaient visiblement inséparables. Ayant pu au cours de ces dernières années s'entraîner comme jamais au combat et acquérir de la masse musculaire, le jeune homme comptait bien revenir sur les lieux du crime et régler son compte à Monsieur Quirke une bonne fois pour toute. Il voulait prendre sa revanche, ni plus ni moins. Sans prévenir son équipage, Eliott partit en direction du manoir qu'il avait fuit, espérant de tout son cœur que Melvin avait résisté et qu'il s'y trouvait encore. Et s’il était mort ? Chassant cette horrible idée de son esprit, Eliott ne tarda pas à trouver son chemin.

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Lorsque le jeune homme arriva enfin sur le lieu de ce qui fut son toit pendant cinq ans, son cœur loupa un battement. La maison semblait comme abandonnée, recouverte par le lierre et dont les fenêtres étaient couvertes de poussières. La peur au ventre, le jeune homme parcouru chacune des pièces mais tout semblait en suspens et il n'y avait plus aucun signe de vie. Il lui restait un dernier espoir et Eliott le saisit. Grimpant vers la cellule qui fut autrefois la sienne, le brun avança à l'intérieur en fixant le sol, de terribles images lui repassant en tête. Il se revoyait dans un coin avec Melvin au creux de ses bras, entendant aboyer leur bourreau à travers les barreaux qui les tenaient prisonniers là. Mais il n’y avait plus personne, tout semblait avoir été réduit en poussière. Anéantis, Eliott redescendit au rez de chaussée en trainant les pieds, sentant ses jambes céder sous son poids. L'espoir qu'il lui avait donné tant d'espoir s'envola et des larmes remplirent les yeux de l'aîné Stebbins. Il aurait du revenir plus tôt, il n'aurait pas du laisser traîner autant de temps se dit il. Fou de rage contre lui même, le jeune homme d'à présent dix neufs ans frappa le mur voisin, le faisant trembler.

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- Putain, pas toi Melvin..

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Tombant à genoux sur le sol glacé, le jeune homme fut pris par quelques sanglots qui lui transpercèrent le ventre, la douleur d'imaginer son frère six pieds sous terre le brisant en mille morceaux. C'est alors qu'un détail lui revint en mémoire soudainement, comme un flash, un détail très important qu'il avait occulté toutes ces années. Le manoir se trouvant en Ecosse, une lettre revenait chaque année informer Melvin qu'il était inscrit à Poudlard. Bien sur, Eliott ne lui avait jamais montré mais se pourrait il qu’il… ?

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Poudlard... Voilà le dernier lieu où Stebbins comptait bien chercher. Passant frénétiquement sa manche sur ses yeux, il laissa cette ruine derrière lui sans se retourner et partit en claquant la porte, direction le château Écossais.

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Générique - Harry Potter
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