« All I want to do is be more like me and be less like you.»
Nott Théodore
GREGG SULKIN - SERPENTARD - SEPTIÈME ANNÉE
Au commencement :
"I'm tired of being what you want me to be
Feeling so faithless, lost under the surface
I don't know what you're expecting of me
Put under the pressure of walking in your shoes
Caught in the undertow, just caught in the undertow
Every step that I take is another mistake to you
Caught in the undertow, just caught in the undertow”
Lorsque tu es né, Théodore Nott, tu ignorais encore tout ce à quoi tu serais destiné. Et même, ce par quoi tu étais déjà passé. Tu ignorais tout, jusqu’aux formes exactes de l’unique visage qui semblait avoir prit l’habitude de se pencher au dessus de toi. Tu es le fils de Theodore Nott, loin d’être le premier du nom dans la famille. Quand bien-même il a longtemps été un visage inconnu pour toi, tu as très rapidement comprit que tu portais le même prénom que lui. Et même si tu n’étais pas encore entièrement capable d’y penser, tu avais tout pour croire que c’était de très bonne augure. Malheureusement, tu étais destiné à découvrir la vérité avec le temps. Celle dont tu n’aurais pu réchapper.
Tu es le fils prodigue. Celui tant attendu. Tu descends de l’une des dernières familles les plus pures du monde magique. D’ailleurs, ta mère t’apprends très vite que vous êtes différents. Des nobles, des gens de la haute société, contraint à certaines choses. Tu ne pouvais pas te permettre de faire l’idiot lors des réceptions qui étaient organisées au manoir familial. Tu es déjà plus grand et tu sais que c’est ton père qui orchestre tout ça. Et malgré ta petite taille, tu seras souvent retrouvé entrain d’essayer de te frayer un passage parmi les adultes dans l’espoir de pouvoir l’apercevoir. Certaines fois, tu penseras même l’avoir trouvé. Mais à chaque fois on t’interrompra à temps, ou alors tu découvriras t’être trompé.
Tu aimes ta mère. Elle est douce et juste avec toi. Tu as sept ans et malgré ses nombreux mystères, tu es incapable de penser qu’elle puisse te cacher de sombres secrets. Elle te parles beaucoup et te répètes souvent que tu es la personne la plus importante au monde à ses yeux. Jamais tu ne te serais permis de remettre ça en question.
Tu grandis vite, tu le sais. Même si à l’échelle du temps, tu n’es absolument pas différent des autres. Tes amis ne sont que les enfants des autres familles importantes que tu connais très bien aujourd’hui. Les Greengrass, les Carrow, les Malefoy et les Vaisey. Entre vous tous, c’est souvent compliqué. Vous êtes encore très jeunes et vous baignez dans un monde que vous n’êtes pas toujours en mesure de comprendre. Quant à toi, tu ne ressens pas vraiment le besoin d’être entouré. Tu es quelqu’un de très curieux et de calme par nature, alors tu sais accepter tous ces gens. Mais la seule présence qui ne t’ennuie pas est celle de ta mère. Tu comprends que tu as certainement prit l’habitude d’être casanier et que c’est mal. Mais tu suis tes cours par correspondance et en dehors de toutes ces réceptions, la sociabilité ne fait pas franchement partie de tes priorités. Tu sais que ta mère attends beaucoup de toi à l’école, alors tu travailles d’arrache-pieds. Jusqu’à présent, tu es chanceux Théodore. Tu as huit ans et malgré cette recherche perpétuelle de ton père, tu es déjà heureux. Tu ne manques de rien et tu le sais très bien.
La rencontre avec père :
And I know I may end up failing too
But I know you were just like me
With someone disappointed in you
Tu as dix ans. L’année prochaine, ta vie de sorcier va enfin commencer. Mais plus encore, tu sais que le jour que tu as si longtemps attendu est bientôt arrivé. Tu vas rencontrer ton père. Et tu es littéralement excité. Ils sont nombreux à ne pas comprendre. Après tout, ton père a été absent pendant dix ans. Il aurait pu venir te voir bien avant, c’est ce que les personnes qui prétendaient tenir à toi te répétaient souvent. Ta mère, elle, ne se prononçait que très peu à ce sujet. Elle avait déjà fait la part de son travail en l’innocentant de nombreuses de ses erreurs. Bien-sûr, tu es encore trop jeune pour comprendre et voir certaines choses. Mais aujourd’hui, tu sais pertinemment que ton père est un homme important et fort. Tu l’as si longtemps admiré. Tu as hâte de découvrir enfin ce personnage essentiel à ta vie. Tu voulais voir tes deux parents enfin réunis.
Ta mère t’a demandé d’attendre dans ta chambre jusqu’à ce qu’elle vienne te chercher. Tu es sur ton lit et tu n’as de cesse de te triturer les doigts. Le temps passe et tu as cette horrible impression de te sentir seul. Soudainement tu entends des cris, puis des hurlements provenant de la chambre de ta mère, juste en face de la tienne. Tu te paralyses sur ton lit, sans même oser bouger. Tu écoutes, jusqu’à n’en plus pouvoir. Tu fermes les yeux et tente en vain de te boucher les oreilles. Peu de temps ensuite, la porte de ta chambre s’ouvrit brusquement. Il était là, le visage dur tout d’abord. Mais plus il t’observe et plus ses traits changent. Finalement, il t’ouvrit les bras et sans même hésiter, tu vins t’y réfugier. Tes bras te semblent si faibles derrière son dos. Tu finis par lui demander où est ta mère, à ça il t’informa de sa décision de vous laisser ce moment à tous les deux. Tu n’oses pas parler des bruits que tu as entendus. Tu aperçois en sortant de ta chambre ta mère de dos, assise sur le lit. Il n’en faut pas plus pour te rassurer. Le reste de ta journée, tu décidas de l’accorder à ton père et à ce temps que vous deviez rattraper. Tu poses beaucoup de questions, sans vraiment réaliser à quel point il élude. Tu te contentes de peu et tu ne fais pas attention à la crainte naturelle qu’il semble inspirer. Tu sais. Tout du moins, tu crois savoir.
Ce jour-là, il t’expliqua à quel point il aurait aimé pouvoir te rencontrer avant. Il conta un tas d’histoires qui te passionnèrent et il assura qu’il ne quitterait plus jamais la place qui lui revenait aux côtés de ta mère et du tiens. Il eut beaucoup de questions pour toi aussi et tu ne tardes pas à comprendre l’importance de tes réponses. Mère t’as déjà préparé à Poudlard. Elle t’a même transmis certaines attentes. Tu as déjà des bouquins de magie et tu sais que tu iras à Serpentard. C’était la maison de ta famille et tu n’avais absolument pas envie de faire exception.
Tu n’es pas stupide, Théodore Nott. Tu sens que les choses sont différentes. Tu aperçois souvent cette ombre, derrière toi. Comme si elle veillait à tes faits et gestes. Ta mère qui plus est ne fut plus jamais pareille après le retour de ton père. Elle comptait toujours beaucoup. Les moments que tu passais avec elle te détendaient lorsque la pression que ton père exerçait sur ton dos était un peu trop forte.
Tu ne le sais pas, ou tu n’en n’as pas encore véritablement conscience. Mais en réalité Nott, tu vivais au beau milieu d’une horrible pièce de théâtre. Dont ton père était seul metteur en scène...
Can't you see that your smothering me
Holding too tightly, afraid to lose control
'Cause everything that you thought I would be
Has fallen apart, right in front of you
Au véritable commencement :
Tu as quinze ans. Tu es bien moins naïf. Tu as très rapidement dû apprendre à vivre avec ton nom famille à Poudlard. Tu es longtemps resté en retrait, à tel point que tu avais envoyé paître Drago Malefoy et toute sa bande en première année. Tu avais la pression de ton père sur les épaules et tu ne pensais qu’à exceller. Tu aurais très bien pu finir à Serdaigle avec cette tendance à avoir perpétuellement le nez plongé dans les livres. Mais malgré le côté théorique, tu te devais d’être irréprochable pour les instants pratiques partagés avec ton père ensuite. Tu lis aussi beaucoup les journaux, donc tu sais de quoi le monde est composé. Il te dégoûte, d’ailleurs. C’est ce qui te poussait à croire en les discours de ton père.
Tu sais désormais qu’il n’est pas toujours doux avec ta mère. Tu as même deviné qu’il n’y avait jamais véritablement eu d’amour dans ce mariage, tout du moins, en ce qui concernait ton père. Il a tendance à considérer les femmes comme des objets ou des êtres inférieurs. Tu essaies d’aider ta mère au maximum. De lui rendre ce sourire que tu aimais tant voir chez elle. Mais c’est difficile et tu ne veux pas t’accorder les foudres ton père. Tout ses gestes ne sont pas légitimes, mais même après tout ça, tu sais qu’il y a une partie de toi qui continue de l’admirer. Une partie contre laquelle tu ne pouvais pas lutter. Ton père était entrain de t’apprendre à devenir un homme et tu te pensais suffisamment intelligent pour le moment pour pouvoir garder un peu de ton libre arbitre là dedans. Alors tu tâchais de veiller à ce que les choses ne dégénèrent jamais trop. Même si tu étais celui qui devait en pâtir. Tu aimais aussi bien trop ta mère pour t’imaginer la laisser tomber.
Puis à l’aube de ton seizième printemps, tes yeux se posèrent sur une certaine Anissa Sully. Une élève de ta maison et de ton année qui bouleversa tout ton être d’un seul regard. Tu en étais même venu à te demander comment tu aurais pu ne pas la remarquer avant. Tu n’y connaissais absolument rien en amour, mais Anissa fut la première à t’avoir donné envie d’essayer.
Votre histoire d’amour dura jusqu’à la fin de l’année. Ta famille organisait une énième réception, alors tu avais fais faire une invitation à celle d’Anissa pour que vous puissiez enfin vous revoir. Pour éviter toute altercation avec ton père, vous aviez tous les deux décidés de passer la soirée seuls dans les jardins du manoir familial. Tous les extérieurs avaient été décorés et grâce à votre magie, vous aviez glacée l'eau du lac sur laquelle vous vous étiez ensuite aventurés. Vous riiez et dansiez, sans vous soucier du reste. Ni de cette ombre qui te suivait perpétuellement. La glace craqua, Anissa tomba et elle se reforma au dessus d'elle aussitôt. Tu n'avais pas ta baguette alors tu frappas de toutes tes forces. Rien n'y fit malgré les plaies sur tes mains.Tu vis son corps être engouffré par l'eau.
I've become so numb, I can't feel you there
Become so tired, So much more aware
I'm becomming this, All I want to do
Is be more like me, And be less like you
Quelques semaines plus tard, ta mère s’éteignit un matin. Son visage semblait encore souffrir, figé dans la mort. Inutile de dire à quel point ces deux pertes furent difficiles pour toi. Elles auraient changé n’importe qui. Tu ne fis pas exception. Jamais plus après ça tu ne crus au hasard. Au fil des semaines, ce fut comme si ta mère n’avait jamais existée. Comme si tout le monde l’avait oubliée. On accordait tous les mérites de ton éducation à ton père, même les personnes qui pourtant l’avaient su absent. A partir de là, tu compris que tu avais encore un tas de secrets à découvrir. Mais puisqu’il ne te restait rien d’autre que la voie que tu avais déjà empruntée, tu décidas de continuer sur ce chemin. Car tu savais qu’il te rendrait plus fort.
L’éveil :
I've become so numb, I can't feel you there
I'm tired of being what you want me to be
Aujourd’hui tu sais quel genre d’homme ton père est. Tu sais qu’il a trompé ta mère tant de fois que lui-même ne pourrait le compter. Et pourtant, il continue à n’avoir aucune considération pour les femmes. Tu as suivi chacun de ses enseignements et aujourd’hui, tu es largement ce qu’on pourrait appeler un homme Théodore Nott. Malgré cet asservissement à ton père, tu as appris à savoir assiéger en partie ton libre arbitre. Il commençait à se faire vieux mais il t’avait cependant à de nombreuses reprises prouvé qu’il contrôlerait ta vie tant qu’il foulerait le sol de la même terre que toi. Tu savais désormais qu’il avait provoqué l’accident d’Anissa. Peut-être même la mort de ta mère, ainsi que celle de ta sœur alors qu’elle n’était encore qu’un fœtus. Mais tu gardais ça pour toi. Et tu subissais chacune des séances de tortures qu’il t’infligeaient lorsqu’il prétextait que c’était mérité. Son influence n’était pas si forte entre les murs de Poudlard. Ta scolarité te laissait le temps de méditer sur tout ça. Mais tu es tiraillé, Théodore Nott. Entre celui que tu penses être, celui que tu es et celui que ton père a créé. Tu es fais de nuances et tu sais qu’elles sont loin d’être toutes bonnes. Au fond de toi hurlent tes désirs de vengeance. Ils t’ont assombris, sans nul doute. Mais tu es quelqu’un de solide et d’impassible lorsqu’il le faut. Pour le moment, tu t’évertues surtout à rester prudent. La guerre approche et tu sais que ton père attendra beaucoup de toi. Mais c’était lui qui se trouvait être le plus naïf de vous deux désormais.
Seulement Théodore, on ne peux qu’espérer que tu ne te voileras pas la face à nouveau. Tu es en grande partie ce que ton père a créé, ne tiens qu’à toi de décider si ta volonté est de luter.